Conclusion
Alors, l’alimentation biologique est-elle meilleure pour la santé que l’alimentation conventionnelle ?
La réponse à cette question est… « Oui, mais… ! »
- OUI, si l’on considère que la plupart des analyses menées par des laboratoires indépendants montrent que les taux de résidus de pesticides et de métaux lourds notamment sont moins importants chez les personnes ayant consommé des produits issus d’un mode de production biologique.
- MAIS les pesticides et engrais naturels (par opposition à synthèse) ne sont pas absents des modes de production biologique. Les législations comportent donc des failles et autorisent l’étiquetage 'biologique' si les pesticides et engrais utilisés sont d’origine naturelle. Ainsi, un produit sera labellisé s'il est traité avec une molécule de pesticide issue de la nature alors que la labellisation lui sera refusée s'il est traité avec cette même molécule d’origine synthétique… Les deux molécules étant les mêmes, comment dans ce cas faire la différence au niveau des analyses de laboratoire ?
- OUI, car ils sont plus respectueux de l’environnement de manière générale et la diminution de la pollution entraîne une meilleure qualité de vie, ce qui peut avoir des répercussions positives sur la santé.
- MAIS certains produits « bio » viennent de fort loin et nécessitent de longs transports pour être acheminés jusqu’aux consommateurs. Leur bilan énergétique ou écologique n’est donc pas meilleur.
- OUI, si les normes imposées par les cahiers des charges sont strictement respectées.
- MAIS l’alimentation biologique n’échappe pas aux caractéristiques de l’alimentation moderne : trop de graisses, ajout de sel, ajout de sucre… Les graisses issues de modes de production biologique restent tout de même des graisses. Un biscuit « bio » peut renfermer trop de graisses. Les yaourts « bio » peuvent contenir des ingrédients peu naturels tels que épaississants, arômes, gélifiants ou colorants !…
Le débat reste en fait très ouvert et de nombreuses études qu’elles soient commandées par les partisans ou les opposants du « bio » ou menées par des scientifiques se contredisent bien souvent. Les hypothèses se répondent les unes aux autres. Répondre à la question « le bio est-il meilleur pour la santé ? » est donc bien plus complexe qu’il n’y paraît à première vue.
D'autant que la spécificité du « bio » n'est pas gratuite. En effet, les produits issus de modes de production biologique coûtent généralement plus chers que les produits équivalents conventionnels et cela en raison de rendements moins élevés.
Mais, il convient de souligner que la demande de plus en plus élevée en produits biologiques favorise la création d’emplois grâce à l’augmentation de la production nécessaire pour y répondre et à la diversification des produits.
Cette demande croissante tend à favoriser un modèle de « bio » industrialisé qui joue sur les réglementations, à l'affût de la moindre faille !
Se nourrir d’aliments biologiques évite sûrement de s’exposer aux effets toxiques des produits chimiques de synthèse que contiennent les aliments produits de façon conventionnelle. Mais il devient difficile de justifier le choix du biologique face à des arguments nutritionnels ou sanitaires.
L’agriculture et l’élevage biologiques « stricto sensu » sont sans doute meilleurs pour l’environnement et la nature mais il reste qu’il est plus judicieux de dire que l’alimentation biologique est moins TOXIQUE que l’alimentation conventionnelle. Ce qui déplace la question initiale. En effet, les différences de valeurs nutritionnelles ne sont pas étudiées sur une échelle suffisamment grande en terme de populations et sur une période de temps suffisamment longue pour être objectivement significatives.
Pour conclure, nous vous conseillons l'alimentation biologique si et seulement si vous avez confiance en la personne qui la produit et que cette dernière vous affirme qu'elle respecte les cahiers des charges et ne cherche pas à profiter des failles de la législation.
Bon appétit !!!