Qu'est-ce que l'alimentation biologique? L'alimentation conventionnelle?

 

Vous avez dit "alimentation biologique" ?

                    

Avant de commencer, il convient de définir ce qu'est au juste l'alimentation biologique. Il est en effet souvent difficile d'y voir clair dans cet océan de labels et d'informations parfois trompeuses, que l'on trouve sur l'internet ou directement aposés sur les produits que nous consommons. Ajoutons à cela les à priori de chacun, il devient alors compliqué d'obtenir une définition claire du "bio". 

En fait, il s'agit d'une alimentation issue d'un système de production agricole basée sur le respect du vivant. Pour atteindre cet objectif, les agriculteurs qui choisissent ce mode de production doivent respecter des cahiers des charges et des règlements qui excluent l'usage d'engrais chimiques de synthèse, de pesticides de synthèse ainsi que d'organismes génétiquement modifiésLes cultivateurs qui pratiquent l'agriculture biologique misent, par exemple sur la lutte biologique(1) ou encore sur l'utilisation de produits et méthodes naturels comme le purin d'ortie(2) et le sarclage(3) pour maintenir la productivité des sols et pouvoir contrôler les maladies et les parasites.

A leur tour, pour pouvoir bénéficier de l'appellation "biologique", les animaux d'élevage doivent être nourris avec des aliments biologiques (90% minimum). Les antibiotiques sont limités au maximum, voire interdits et les éleveurs doivent veiller au bien-être de leurs animaux (élevage extensif notamment).

 

(1) lutte biologique : il s'agit d'un moyen de réduire les effectifs d'un organisme gênant, qu'il soit animal ou végétal, en le faisant dévorer par un de ses ennemis naturels.

(2) Le purin d'ortie résulte de la macération d'ortie fraîche. Riche en azote, c'est un engrais efficace, qui stimule la croissance des plantes et les renforce contre certaines maladies. Il présente également un caractère répulsif face aux pucerons et aux acariens.

(3) sarclage : arrachage des mauvaises herbes de manières mécanique

 

Dans le monde, environ 30,5 à 37,5 millions d'hectares (selon les estimations) étaient consacrés à l'agriculture biologique en 2009. La superficie totale des terres utiles (cultures, prairies, vergers, etc) était quant à elle estimée à 5 milliards d'hectares, soit un tiers de la superficie des terres émergées.

 

 

Pour qu'un produit transformé (ex: biscuits) soit qualifié de 'biologique', il doit contenir 95% d'ingrédients issus de l'agriculture biologique. On ne peut garantir 100% car il existe une possibilité que les produits soient contaminés par des OGM, par exemple. Il existe donc une marge de tolérance. Pour les aliments contenant entre 70% et 95% d'ingrédients biologiques, il est possible d'indiquer "x% des ingrédients d'origine agricole ont été obtenus selon les règles de la production biologique". Dans ce cas, la liste des ingrédients doit spécifier ceux qui sont concernés. 

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Il existe de nombreux labels pour signaler les produits alimentaires issus d'un mode de production biologique. Le cahier des charges du label AB, un des plus connus, impose un mode de production durable. Ce label est géré par les autorités publiques (Ministère de l'Agriculture et de la Pêche) et des laboratoires de contrôle indépendants. Il est attribué sur demande non seulement aux produits alimentaires végétaux et animaux mais également aux produits non alimentaires, tels que les huiles essentielles, les teintures, les textiles...

 

 

Et l'alimentation "conventionnelle" dans tout cela ?

 

L'alimentation conventionnelle est issue d'une agriculture moderne qui a recours à une mécanisation poussée ainsi qu'aux pesticides et engrais de synthèse. C'est à ce jour "la forme d'agriculture" la plus répandue dans le monde puisqu'elle engendre les rendements les plus élevés et par conséquent... des bénéfices optimum !           

Les rendements élevés sont rendus possibles grâce aux intrants utilisés abondamment (par exemple les engrais, les pesticides, etc...) et aux machines de plus en plus performantes qui requièrent de  moins en moins de main d'oeuvre.

Ce type d'agriculture est apparu à l'issue de la Seconde Guerre mondiale. Le progrès et les améliorations techniques qui sont alors apportées à l'agriculture engendrent ce qu'il est donné d'appeler la Révolution verte. L'emploi des intrants, la sélection des variétés, l'irrigation permettent d'accroître les rendements. En raison des quantités récoltées, cette agriculture productiviste assure la croissance de la population mondiale et contribue à faire régresser la sous-alimentation.

Parallèlement, l'élevage lui aussi voit ses méthodes modernisées. Les objectifs sont les mêmes : productivité et rendement.

 

Elyès


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